J’éteignis mon réveil et sautais du lit. Puis, je m’habillais, me coiffais d’un magnifique chignon et descendis les escaliers quatre à quatre. Je passais devant le salon où mes parents s’étaient déjà affairés et m’élançais dans la cuisine. Je pris un petit déjeuné vite faite et annonçai à ma mère :
-Maman, je pars !
Elle me regarda bizarrement avant de me dire en riant :
-Mais voyons, nous sommes en vacances ma chérie !
Je lui souris et m’exclamais :
-Oui, mais je vais au marché et au cinéma, je reviens pour midi, ne t’inquiète pas ! Au revoir papa, au revoir maman !
Je leurs fis un clin d’œil et sortis dehors. Il faisait chaud et doux et les fleurs du printemps commençaient déjà à tomber. Je pris donc mon vélo, grimpais dessus et partis à toute allure dans les rues. Enfin, je vis les premiers étendages du marché. Je posai ma bécane dans un coin et entrepris de trouver mon amie Tsuki. Lorsque je la vis, je m’élançai vers elle.
Ma matinée était vite achevée, je dû donc rentrer à la maison. Alors que je remontais la rue, à pied, je vis un drôle de corbeau perché sur la barrière du champ de vaches. Il semblait me regarder et je me sentis donc obligée de m’approcher, en pensant qu’il allait aussitôt s’enfuir. Mais ce ne fût pas le cas. Il me regardait toujours et c’est à ce moment-là que je remarquais le bout de papier noué autour de son cou. J’avançai donc ma main, prudemment et défis le nœud. Il ne broncha pas. Je pris le papier, caressais l’oiseau qui s’envola et déroulais le parchemin…
-MAMMAAANNN ! J’ai été admise à un lycée, génial ! Moi qui pensais que je n’avais aucune chance !
Je lui tendis le papier, toute contente.
-Mmh ? Je ne connais pas le lycée Yokai, je ne l’avais pas mis dans la liste… Va immédiatement jeter ce papier… De plus, il n’existe pas ce lycée !
Je repris le papier, sans un mot, et versai une larme qui s’écrasa par terre. Puis, je montai les escaliers, lentement et m’allongeai sur mon lit. «Tant pis, quoi qu’il arrive, j’irais à ce lycée. » Je me relevai, regardai la lettre une dernière fois et poussa un cri de joie.
Enfin le mois de septembre, le rentrée approchait. J’avais fait croire à ma mère que j’avais décidé de vivre chez ma tante, et que j’avais trouvé un lycée à proximité.
Mon réveil sonna mais je l’éteignis immédiatement. Je me levai en hâte et me préparai. Lorsque je fus prête, je pris ma petite valise et sortis après avoir mis un mot à maman et papa pour leurs annoncer mon départ. Vers 6 :35, j’étais à ce fameux arrêt de bus où le bus passerait à 6 :42. Lorsqu’il arriva, je montai dedans et je fus surprise de voir qu’il n’y avait que deux élèves. Ils me faisaient un peu peur, mais le pire était le conducteur… Enfin, bref.
Après avoir traversé un étrange tunnel ou mon téléphone ne marchait plus, nous nous retrouvâmes au bord d’un lac rouge et ce fut là que le bus s’arrêta. Nous descendîmes et nous regardâmes tous trois les lieux. Pas de lycée en vue, juste une forêt et… le lac. Nous vîmes un petit chemin s’enfonçant dans le bois et nous le prîmes.
Il était là, devant moi, immense et qui semblait sortir tout droit des rêves. Il était magnifique. Des élèves se promenaient, un peu partout et quelques fois, j’avais l’impression qu’ils avaient des têtes d’ours ou de crocodile… Mais je rêvais surement.
Ce fut au début du troisième trimestre que j’appris ce que j’étais vraiment, lors du petite bagarre où je m’étais avérée être la victime. Mais je me rendis compte que j’étais bien plus forte qu’eux. J’étais une femme des glaces. Et c’est ainsi que je me fis de nombreux amis et que je découvris le but de ce lycée : Apprendre aux monstres ce qu’ils sont vraiment afin de pouvoir cohabiter avec les humains. Mais je découvris que personne ou presque personne ne suivait ces lois.
© Shanon Stecy
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